Les secondes intercalaires, qui perturbent le réseau, seront abandonnées d’ici 2035, pour au moins un siècle.

Une horloge astronomique à Prague, en République tchèque.
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Il n’y a pas beaucoup de choses sur lesquelles vous pouvez mettre d’accord Facebook, Google, les États-Unis, la France et Linus Torvalds, mais l’une d’entre elles s’est concrétisée.

Le vote à la quasi-unanimité, vendredi à Versailles (France), des membres du Bureau international des poids et mesures (BIPM) sur la résolution 4 signifie qu’à partir de 2035, la seconde intercalaire, moyen remarquablement compliqué d’aligner la rotation incohérente de la Terre sur le chronométrage de précision atomique, ne sera plus utilisée. Le temps universel coordonné, ou UTC, fonctionnera sans elles jusqu’en 2135. Il n’a pas été précisé si des secondes intercalaires pourraient se produire d’ici là, bien que cela semble peu probable.

L’hypothèse est qu’au cours de ces 100 ans, les scientifiques spécialisés dans le temps (métrologues) auront trouvé un moyen de synchroniser le temps mesuré par les humains avec le temps vécu par notre planète en orbite autour du Soleil. Mais la plupart des gens ne remarqueront aucune différence, même si la différence de temps pourrait atteindre une minute à la fin de ces 100 ans.

« Le lien entre l’UTC et la rotation de la Terre n’est pas perdu, l’UTC reste lié à la Terre », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Mme Patrizia Tavella, chef du département du temps du BIPM.

Les représentants de la Russie au BIPM ont voté contre la résolution, et le Bélarus s’est abstenu. M. Tavella a déclaré à l’AFP que l’opposition de la Russie n’était pas « sur le principe », mais qu’elle voulait retarder la suppression de la seconde intercalaire jusqu’en 2040. GLONASS, le système russe de positionnement par satellite, intègre des ajustements de type seconde intercalaire et devra être retravaillé. La date de 2035 était un compromis avec d’autres entités qui voulaient avancer la suppression de la seconde intercalaire, a déclaré M. Tavella à l’AFP.

Les administrateurs système du monde entier, notamment ceux des grandes entreprises, ne sauront jamais quelles catastrophes les attendaient avec la prochaine seconde intercalaire. Les secondes intercalaires de 2012 et 2017 ont provoqué des pannes de plusieurs heures dans des entreprises comme Reddit, Qantas et Cloudflare. De nombreuses entreprises ont mis en place une version de la « maculature bissextile » pour lisser l’addition d’une seconde intercalaire en micro-secondes réparties sur le globe tout au long d’une journée.

Meta a été la dernière voix à s’élever contre les secondes intercalaires au cours de l’été. Les 27 secondes intercalaires qui ont été appliquées depuis leur introduction en 1972 étaient « suffisantes pour le prochain millénaire », ont écrit ses ingénieurs dans un billet de blog. Ils ont également évoqué le spectre d’une seconde intercalaire négative, qui pourrait soumettre les réseaux à de nouvelles versions de la torture de synchronisation du temps.

Bien que le vote du BIPM ait établi une politique pour ne pas tenir compte des minutes intercalaires, l’entité qui coordonne et diffuse l’UTC, l’Union internationale des télécommunications (UIT), pourrait potentiellement intervenir. Felicitas Arias, ancienne directrice du temps du BIPM, a déclaré à la revue Nature que le dernier mot de l’UIT est « la chose qui nous rend un peu nerveux ». Pourtant, Mme Arias a déclaré au New York Times que les négociations entre le BIPM et l’UIT la convainquaient de réussir.

La prochaine conférence décisionnelle de l’UIT aura lieu fin 2023 à Dubaï, aux Émirats arabes unis, à peu près au moment où le contrat de l’UIT pour le maintien du temps UTC expirera. Après cela, l’heure de la seconde intercalaire aura probablement sonné.

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